Le PRP en questions
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- Mis à jour le 17 septembre 2020
C’est quoi le PRP ?
Les injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) utilisent les propriétés régénératrices et cicatrisantes des plaquettes sanguines. Celles-ci ont la capacité de libérer localement les facteurs de croissance, petites molécules agissant comme de véritables messagers pour activer la mise en route des mécanismes de régénération tissulaire. Depuis le début des années 1990, ils sont utilisés en chirurgie maxillo-faciale pour accélérer la cicatrisation osseuse ainsi qu’en implantologie dentaire. Ils sont également utilisés en médecine esthétique dans le but d’améliorer la qualité de la peau en agissant sur les conséquences directes du vieillissement. L’utilisation des injections de PRP en rhumatologie est récente. En effet, les indications se sont étendues récemment aux différents tissus de l’appareil locomoteur: cartilage, muscles et tendons notamment
Comment prépare-t-on les injections de PRP ?
Les PRP sont issus de sang autologue prélevé sur un tube contenant un anticoagulant (citrate de Na) et soumis à un protocole de centrifugation. La centrifugation permet de séparer la fraction du sang prélevée : le Plasma Pauvre en Plaquettes (PPP représentant 5% du sang) en surface, le Plasma Riche en Plaquettes et en fibrinogène (PRP représentant 40% du sang) au milieu, des granulocytes et des leucocytes au fond du tube (représentant 55% du sang). C’est donc par nature un bio matériel autologue d’usage extemporané. Il existe une trentaine de kits prêts à l’emploi pour faciliter la préparation du PRP. La seule obligation légale est l’utilisation d’une centrifugeuse agréée répondant aux normes européennes (notamment en matière de qualité et de sécurité). Une fois prélevé parmi le surnageant des hématies, le concentré plaquettaire est activé (thrombine ou chlorure de calcium) pour permettre le relargage d’un maximum de médiateurs, appelé sécrétome, qui peut contenir jusqu’à 800 constituants de nature protéique.
De quoi le PRP est-il composé ?
Parmi les principaux composants, on retient des facteurs de croissance, certains médiateurs solubles impliqués dans la résolution de l’inflammation (antagoniste du récepteur de l’interleukine-1 (IL1-RA), IL-4, IL-8, IL-10, métabolites de l’acide arachidonique, etc.) mais aussi d’autres pro-inflammatoires (IL1, IL6, TNF, alpha-2-macroglobuline, etc.), des médiateurs modulant l’angiogenèse et la coagulation. Certains PRP contiennent en outre une quantité variable de cellules de la lignée leucocytaire (L-PRP), pouvant produire des métallo-protéases et des radicaux libres aux effets secondaires articulaires et favoriseraient les douleurs post-injections. Compte tenu de la variabilité de la composition cellulaire des PRP, une nomenclature internationale a été récemment mise au point qui reprend les trois caractéristiques suivantes : la concentration en plaquettes (P, de faible [P1] à forte [× 5 la normale, P4]), le type d’activation (A) et la présence, type et concentration en globules blancs (W).
La composition, tout comme la concentration en plaquettes des PRP, est très variable selon les études et les différents systèmes présents sur le marché à l’heure actuelle. Lors de l’injection du PRP, la sécrétion des facteurs de croissance atteint 95 % en une heure et leur diffusion reste localisé au site de l’injection. La concentration de plaquettes est approximativement 2,5 fois celle contenue dans le sang natif pour obtenir des effets positifs sur les ostéoblastes et fibroblastes in vitro. Comment utiliser le PRP en pratique ?
Une à trois injections sont nécessaires. Les injections sont espacées de 8-15 jours à 1 mois généralement. Ce traitement sera peut-être à renouveler. En rhumatologie les PRP sont utilisés en interarticulaire et en intra tendineux. Idéalement, les injections de PRP doivent se faire exclusivement sous écho-guidage pour s’assurer du bon positionnement de l’aiguille.
Y-a-t-il des complications à redouter ?
Etant donné que le PRP obtenu est issu du propre sang du patient, les risques d’effets secondaires sont réduits au minimum et, jusqu’à maintenant, seule de légères réactions inflammatoires avec œdème et rougeur ont été observées quelques fois dans les heures suivant l’injection. Celles-ci disparaissent progressivement dans les jours qui suivent. La douleur lors des injections dans les tissus tendineux doit néanmoins être prise en charge. Par ailleurs, des désagréments liés à la prise de sang, comme des ecchymoses, peuvent subvenir.
Y-a-t-il des précautions à prendre ?
Le protocole de prélèvement, d’extraction, puis d’injection doit suivre des conditions d’asepsie les plus rigoureuses. L’usage des médicaments anti-inflammatoires (AINS) n’est pas recommandé lors d’un traitement par PRP. L’injection d’anesthésique local sur le site du traitement n’est pas favorable à la régénération tissulaire.
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